Opérations de croissance externe et pandémies conséquences juridiques sur leur préparation


Droit des sociétés

La crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus (covid-19) a entraîné la mise à l’arrêt brutale des secteurs entiers de l’économie pendant près de trois mois.

Dans ce contexte inconnu auparavant, les acteurs économiques ont dû et continuent à s’adapter afin de prendre en compte de nouveaux paramètres dans la définition, notamment contractuelle, de leurs opérations d’acquisition. 

Nous vous proposons un rapide tour d’horizon des conséquences juridiques de la crise sanitaire sur les opérations en cours et des points de vigilance et pistes de réflexion à garder à l’esprit pour de futures opérations.

Comment gérer les conséquences immédiates de la crise sanitaire concernant les opérations en cours

L’arrêt brutal de l’économie afin de lutter contre la propagation de l’épidémie a créé de nombreuses difficultés qu’il revient le plus souvent à l’acquéreur de gérer dans l’optique de la reprise de la cible post-acquisition : report voire annulation des opérations, forte chute de la valorisation de la cible, gestion de la trésorerie dans un contexte de cessation totale ou partielle de l’activité de la cible, problématiques sociales liées au régime exceptionnel d’activité partielle, prise en compte du Prêt Garanti par l’Etat (PGE), etc.

Les acquéreurs peuvent alors se trouver pris au piège d’une documentation précontractuelle (lettre d’intérêt, offre, etc.) ou contractuelle (promesse de vente et d’achat, voire contrat d’acquisition définitif déjà signé) trop contraignante et/ou mal adaptée à l’évolution rapide, et souvent négative, de la situation économique de la cible et de son environnement.

Dans cette situation ou la tentation est forte de vouloir abandonner ou renégocier les opérations, les outils juridiques à la disposition des acquéreurs sont malheureusement assez peu efficaces. Les principaux sont les suivants :

Concernant la documentation précontractuelle, nous ne pouvons qu’inciter les candidats acquéreurs à éviter de signer des documents présentant un caractère trop engageant juridiquement, et de se réserver la marge de manœuvre la plus large possible afin de prendre en compte, à l’avenir, d’événements similaires.

Les pistes de réflexion pour les opérations a venir

Pour se prémunir des effets adverses d’évènements inconnus au moment du démarrage des discussions avec les vendeurs, les acquéreurs pourront recourir à différents outils juridiques. En voici quelques-uns :

Dans le cadre de l’audit juridique d’acquisition :

Dans le cadre de la rédaction des documents d’acquisition :

 

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La pandémie de covid-19 aura probablement un impact profond et durable sur les pratiques contractuelles en matière de fusion-acquisition, vraisemblablement par le biais d’un rééquilibrage en faveur des acquéreurs qui se sont raréfiés pendant la crise sanitaire et resteront probablement prudents pour une durée qu’il est difficile de déterminer actuellement.